Image

MENS… ET SON HISTOIRE

MENS est la capitale historique du Trièves. Avec environ 1.500 habitants, c’est le centre économique même si elle reste à l’écart des grands axes routiers. Son emplacement est remarquable.

Au cœur de petits vallons, la vue s’étend sur les montagnes qui font la beauté du pays : à l’est l’Obiou, le Grand Ferrand, le Châtel, et à l’ouest le Mont Aiguille et le Grand Veymont, partie du Vercors.

Le Bourg est doté de structures collectives de très bon niveau en regard de sa taille : un collège, un EHPAD, un Cabinet médical, un dentiste, des kinés, une pharmacie ; une grande piscine, des commerces variés, un marché du samedi très actif en été, deux banques, deux garages automobiles, pompes à essence, cafés et restaurants etc.

Mais Mens a aussi une riche histoire…

MENS : UNE HISTOIRE ANCIENNE MARQUEE PAR LES GUERRES DE RELIGIONS

L’histoire de Mens remonte à la civilisation gallo-romaine, même si les preuves en sont très rares.
Dès le haut Moyen-Âge, Mens est une importante place d’échanges avec de grandes foires le 1er mai et le 4 octobre ; on y trouve un établissement des Templiers, puis sera érigée en 1259 une enceinte autour de la ville qui va se développer rapidement jusqu’à atteindre environ 1 500 personnes et déborder ses remparts.
Mais les guerres de religion du 16éme siècle vont être pour Mens sa « grande rencontre avec l’histoire ».
Le tableau ci-dessus réalisé par J. Jo VERDET, met en exergue le cœur du Bourg avec ses deux clochers, sa halle, ses maisons typiques agrémentées d’engrangeous, et le Mont Chatel aussi nommé « bonnet de Calvin ».    
Mens accueillit en effet à cette époque la Réforme et eut à souffrir de représailles royales jusqu’à l’installation en 1572 du quartier général du chef protestant Lesdiguières qui assura alors la protection militaire de toute la région, zone de transition entre le nord et le sud. Elle devint ainsi « la petite Genève dauphinoise ».
Mais la paix religieuse instituée par Henri IV va remettre en question « l’ordre protestant », les catholiques récupérant même leur église devenue temple, alors qu’ils restent très minoritaires.
Mens souffrira de la destruction de son enceinte sur ordre de Richelieu, puis de la peste et d’un grand incendie ; les protestants restent majoritaires malgré les pressions de toute sorte que subissent ses habitants.
Toutefois, peu à peu, beaucoup vont émigrer, et avec eux disparaitra une part du dynamisme économique.
Soulignons que Mens fût à cette époque un lieu d’accueil des « huguenots », fuyant la France et ses persécutions qui partaient vers la Suisse et au-delà vers l’Allemagne, et trouvaient ici repos et assistance.

L’EPOQUE PLUS RECENTE : DU  18éme  au 21éme SIECLE :

Au 18éme se sont développé diverses industries : trois tuileries (la tuile remplaçant le chaume), la métallurgie grâce à des filons de minerai de fer qui verront se créer de nombreux cloutiers réputés, le tissage de la laine, du lin et du chanvre avec jusqu’à 320 métiers à tisser. Un quart des 1 200 habitants est composé d’artisans.
Le 19éme siècle ouvre l’ère des transports et la création des routes carrossables.
Les protestants restent très actifs allant jusqu’à créer en 1829 une « Ecole Modèle Protestante » qui deviendra en 1834 l’Ecole Normale, puis qui sera transférée en 1900 dans un immense bâtiment moderne.
Puis l’économie change et les petites industries artisanales du monde rural font les frais d’une concurrence mieux armée : plus de clouterie et le dernier métier à tisser s’arrête en 1870.
Cependant à la fin du siècle Mens compte encore 28 cafés…
La suite est la même que partout ailleurs : les guerres du 20éme siècle et leurs malheurs ; et à partir des années 1960, la migration qui vide les campagnes, éteint des petits commerces etc. Mais les bourgs mis en péril se repeuplent aujourd’hui autrement ; ils résistent grâce à une agriculture d’élevage (lait et viande) et de céréales, recentrée et rénovée, avec une offre bio étoffée, et un « tourisme de nature » attractif.